Cyril HARE: Meurtre à l’anglaise

Publié par Cléanthe le

Imaginez un manoir ancien et isolé, niché dans la campagne anglaise enneigée, un soir de Noël à la fin des années 40. La demeure, avec ses grandes cheminées crépitantes, ses chambres glaciales et sa bibliothèque poussiéreuse, semble tout droit sortie d’un jeu de Cluedo. La tempête de neige qui s’abat sur le domaine coupe toute communication avec l’extérieur, piégeant les habitants dans une atmosphère à la fois chaleureuse et inquiétante. Un dîner de réveillon sous tension est prêt de commencer…

Au centre de cette intrigue savamment ficelée se trouve Lord Warbeck, un aristocrate vieillissant et nostalgique, entouré de convives hauts en couleur. Parmi eux, son fils unique Robert, chef d’une organisation politique extrémiste, et son cousin Julius, un ambitieux chancelier de l’échiquier. S’ajoutent la jeune et belle Camilla, éperdument amoureuse de Robert, Mrs. Carstairs, une pipelette invétérée, et le professeur Bottwink, un érudit venu d’Europe de l’Est, discret mais perspicace. La tension monte au fil de ce dîner de réveillon où chacun semble dissimuler quelque chose. Mais c’est au douzième coup de minuit que tout bascule : Sir Robert s’effondre, empoisonné. Dehors, la neige continue de tomber, et l’assassin est forcément parmi eux.

Avec Meurtre à l’anglaise, Cyril Hare signe un pastiche intelligent et savoureux des meilleurs romans policiers d’antan, un hommage aux classiques du genre. Ce huis clos captivant joue sur les codes établis par Agatha Christie, tout en y ajoutant une touche personnelle. Secrets de famille, rancunes et mensonges éclatent au grand jour au fil de l’enquête, tandis que l’atmosphère surannée du manoir enveloppe le lecteur d’un charme nostalgique. Petit plaisir de lecture de fin d’année, c’est un roman classique, qui joue cependant avec les clichés du genre: une ’écriture, à la fois désuète et élégante, des personnages, à la fois archétypaux, mais délicieusement pittoresques, et une intrigue, aussi classique qu’efficace. Bref, un roman à suspense réjouissant auquel on ne demandera pas plus que de nous divertir jusqu’à la dernière page. À savourer au coin du feu, une tasse de thé à la main et dans la cheminée qui crépite la bûche de Noël.


2 commentaires

je lis je blogue · 14 janvier 2025 à 18 h 13 min

J’imagine parfaitement l’ambiance et ça me plaît bien !

    Cléanthe · 14 janvier 2025 à 19 h 02 min

    Et ça marche en toute saison. Je ne le chronique que maintenant (j’ai une longue liste de billets en retard à rattraper), mais je l’ai lu au printemps.

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