LIU Cixin: Le problème à trois corps
Pendant la Révolution culturelle chinoise, la jeune Ye Wenjie, une brillante astrophysicienne, est témoin de l’exécution de son père par des gardes rouges. Désabusée par l’humanité, elle est recrutée pour travailler sur un projet militaire secret: la base Costa Roja, chargée d’envoyer des signaux vers l’espace. Un jour, elle capte un message provenant d’une civilisation extraterrestre : les Trisolariens, une espèce vivant dans un système stellaire chaotique soumis au véritable problème à trois corps (trois soleils dont les mouvements imprévisibles rendent leur planète instable). Ces extraterrestres, menacés d’extinction, voient en la Terre une opportunité de survie. Plutôt que de garder ce secret, Ye Wenjie décide de répondre et d’inviter les Trisolariens à venir coloniser notre planète, persuadée que l’humanité est condamnée à s’autodétruire…
Il fut un temps où je lisais beaucoup de science-fiction. Des classiques pour l’essentiel, ou des auteurs qui sont depuis devenus des classiques: Asimov, Dick, Heinlein, Farmer, Sturgeon… Parmi tous les développements qu’offrait la SF, j’ai toujours moins goûté les space opera et la hard science. Il est amusant que mes explorations récentes dans ce genre relèvent justement de ces deux catégories: en 2023 The Expanse de James Corey, et puis ce Problème à trois corps. Paru en 2008 en Chine, mais traduit seulement en 2014 en anglais, Le Problème à Trois Corps, premier tome de la trilogie de Liu Cixin, a contribué à populariser la science-fiction chinoise à l’échelle internationale. Il fallait que je jette un coup d’œil à cela. Le défi Objectif SF 2025, organisé par Sandrine (lire un livre de SF par mois tout au long de cette année 2025), a été l’occasion de commencer à découvrir la trilogie de Liu Cixin qui me faisait des clins d’œil appuyés depuis les rayons des libraires. La grippe m’ayant fait prendre quelques retard, je ne publie qu’aujourd’hui le billet consacré à ma lecture de janvier.
Des décennies après les événements narrés dans l’ouverture du roman, une société secrète s’est formée autour de l’échange avec les trisolariens. Pendant ce temps, Wang Miao, un scientifique spécialisé dans les nanotechnologies, découvre qu’un phénomène étrange affecte la recherche en physique : les lois fondamentales de l’univers semblent s’effondrer. Il plonge alors dans un jeu de réalité virtuelle, Les Trois Corps, qui simule le monde chaotique des Trisolariens et sert de portail entre eux et leurs partisans humains. Avec son mélange de science rigoureuse, de réflexion philosophique et de fresque historique, le livre propose une vision astucieuse du premier contact entre l’humanité et une civilisation extraterrestre.
J’avoue m’être rapidement lassé des épisodes consacrés au jeu de réalité virtuelle. En revanche, les concepts scientifiques complexes, les théories de la physique, notamment la mécanique céleste et la mécanique quantique participent d’une intrigue scientifique dans laquelle je me suis rapidement laissé entraîner. Ajoutons à cela un équilibre entre les personnages (je pense notamment à la belle trouvaille du commissaire Shi Qiang, qui donne au roman des airs de polar et permet de brasser les genres) et un regard sur l’Histoire chinoise à quoi je ne me serais pas attendu dans ce type de récit. Bref, une belle découverte, qui ne m’a pas autant enthousiasmé pourtant que mes lectures de SF de jeunesse… peut-être la raison en est-elle tout simplement justement dans cet éloignement d’une forme de naïveté liée à la jeunesse, ou au genre de la hard science qui n’a jamais été mon préféré. En tout cas, je compte bien poursuivre l’aventure, cette fois-ci avec la relecture d’un classique. Suite au cours de ce mois de février.
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7 commentaires
Sandrine · 6 février 2025 à 18 h 53 min
Bravo pour cette participation. Comme toi, quand je lisais beaucoup de SF, je ne me frottais pas à la hard science. Pour tout dire, j’ai la version audio de ce roman depuis longtemps mais je n’arrive pas à m’y mettre. L’aspect scientifique que tu décris me dépasse alors à quoi bon…
Cléanthe · 7 février 2025 à 7 h 45 min
C’est plutôt de la bonne hard science. J’ai plusieurs fois pensé à Arthur C. Clarke au cours de ma lecture. Ce qui m’a plus ennuyé, c’est toute cette histoire autour d’un jeu video. Mais heureusement, ce n’est qu’une partie du roman.
je lis je blogue · 7 février 2025 à 9 h 04 min
Je n’ai pas lu le roman mais j’ai vu la série. Je me suis laissée facilement embarquer dans l’intrigue mais, comme toi, je me suis vite lassée de cette histoire de jeu de réalité virtuelle (même si c’est très cinématographique). Cela reste de la bonne SF.
Cléanthe · 7 février 2025 à 16 h 56 min
La série doit être assez visuelle en effet. Mais je ne sais pas si je ne préfère pas la lecture dans ce genre d’histoire.
Ingannmic · 7 février 2025 à 9 h 13 min
J’ai adoré la trilogie, j’ai juste lu en diagonale certains passages trop techniques pour moi.. Le jeu vidéo, de mémoire, disparait des autres opus, qui abordent aussi des questionnements métaphysiques assez vertigineux..
Cléanthe · 7 février 2025 à 16 h 54 min
A part le passage sur la Révolution culturelle, au début du roman, qui m’a bien plu, j’ai surtout accroché à la fin du roman, une fois justement l’épisode du jeu passé. Je pense mieux accrocher encore à la suite de la trilogie.
Violette · 8 février 2025 à 12 h 05 min
La hard science?? je ne connais pas et je n’ai vraiment pas envie de m’y frotter… J’ai du mal avec la SF, j’en lis un peu mais de la « soft » 🙂