Arnaldur INDRIDASON: La cité des jarres

Arnaldur INDRIDASON: La cité des jarres

la-cite-des-jarres.jpgA Reykjavik, un homme est retrouvé assassiné. Un cendrier massif en verre verdâtre a servi d’arme. Tout indique qu’il s’agit d’un crime commis dans la précipitation, d’autant qu’en Islande les crimes sont plutôt rares. Encore un de ces « trucs bêtes et méchants », pense l’inspecteur Erlendur. Mais celui-ci doit mener l’enquête. Et tâcher d’expliquer le sens de ce mystérieux message que l’agresseur a pris le temps de laisser à côté de sa victime.


Le roman, qui plonge dans le passé d’un homme comme dans le double fond surprenant d’une société réputée sans histoire, prend soin de nous convaincre des intentions de l’auteur: enrichir la littérature islandaise d’un genre qui ne semblait pas pourtant le mieux placé pour décrire une société où les actes délictueux et violents occupent peu de place et qui passe pour un modèle de transparence démocratique. A l’instar de quelques uns de ses prédécesseurs scandinaves, Indridason entend donner droit de cité au roman policier dans le monde nordique. Et il y réussit: l’image récurrente des double-fonds (sous-sol puant de l’appartement de la victime, fichiers cachés dans son ordinateur, viol remontant à plusieurs décennies qui peut en dissimuler un autre, obscure hérédité liée à la transmission d’une maladie génétique rare, et cette fameuse cité des jarres qui donne son titre au roman) structure un récit cherchant à expliciter les non dits d’une société peu avare en paroles. Le procédé reste, dans ce premier roman, un peu artificiel et systématique, mais le polar n’est-il pas d’abord un genre fait de stéréotypes et de conventions? Indridason parvient en tout cas à poser au passage la question de l’archivage des données génétiques, en relation avec la décision de l’Etat islandais de reconnaître à une société privée le droit de récolter des données sur chacun des citoyens du pays, décision finalement cassée au début des années 2000 par les hautes autorités juridiques du pays. Et il signe un intéressant portrait de policier, qui ne devrait pas manquer de s’étoffer au cours de la série.

 

6 réflexions sur « Arnaldur INDRIDASON: La cité des jarres »

  1. j’ai aimé aussi ce polar, la vie dans une ile a des particularités que l’auteur a parfaitement révélé à travers cette histoire, j’ai prévu de lire les autres titres de cet auteur….

  2. @Nina: les autres titres de la série attendent bien sagement sur ma pal. Mais j’ai prévu d’abord de découvrir d’autres auteurs de polars scandinaves, en particulier Mankell, dont
    je n’ai encore rien lu.

  3. Je n’ai pas encore poursuivi ma lecture de cette série mais il est vrai que le héros ne peut que donner envie de continuer cette lecture.

  4. ça fait déjà un bail que je l’ai lu, mais les sensations sont restées…je confirme la suite de la série est plutôt réussie…par contre j’ai moins adhéré au film qu’ils en ont fait….

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