Henry JAMES: Histoire d’une année

L’action se déroule au début des années 1860, au nord des Etats-Unis, déchirés par la guerre de Sécession. La veille de partir sur le front, le lieutenant Ford demande la jeune pupille de sa mère en mariage, Elisabeth, une jeune fille aussi superficielle que jolie. C’est le temps des espérances. Ford rêve de l’unité de la patrie retrouvée, à quoi conduit le désordre temporaire de la guerre. Pendant plusieurs mois Lizzie, prenant son rôle à coeur, aime ressasser la promesse échangée au cours d’une promenade enchanteresse dans la campagne américaine. Lire la suite…

Henry JAMES: Une tragédie de l’erreur

Lorsque Hortense apprend que son mari s’apprête à rentrer d’Amérique, son monde vacille. C’est que depuis tout ce temps la jeune normande a trouvé dans les bras d’un autre de quoi vivre sa vie. Que ferait-on à sa place? Commence alors un joli récit où la faute semble avoir moins d’importance que la révélation de la faute et où l’on envisage des moyens radicaux d’aménager l’adultère. J’ai trouvé ce petit récit dans le premier volume des Nouvelles complètes de James en Pléiade, dont je remets depuis trop longtemps la lecture. Lire la suite…

relooking

Finies les bibliothèques du XVIIIème et le papier art-and-craft du fond d’écran. Un petit relooking pour ce blog. Envie d’espace et de jardins. En haut: un joli pont de fer forgé dans un des parcs de Kassel, en Allemagne (la photo date de la dernière Documenta). En fond d’écran, une petite route qui s’en allait à une heure de là, le long de la Weser, non loin du monastère baroque de Corvey. Si vous passez par ici, dites moi si le changement vous plait.

Par Cléanthe, il y a

Le goût du café

Par le moyen de recueils de textes d’écrivains, la collection « Le goût de… » se plait d’ordinaire à aborder le vocabulaire sensuel d’ une ville ou d’un pays, en commençant justement par le goût, les odeurs, l’exploration d’un imaginaire collectif. Il en est sur presque toutes les destinations, de l’Abyssinie à Vienne, de Bali à Genève, de la Loire à Shangai. Ce sont des petites livres très bien faits, une sorte d’introduction au voyage, que j’aime à collectionner au gré de mes déplacements réels ou rêvés. Depuis quelques temps, la collection Lire la suite…

Par Cléanthe, il y a

Bruno FOUCART: Courbet

Courbet réaliste? L’histoire de l’art du XIXème siècle aime à abuser de ces raccourcis simplificateurs. Et le public, conforté par l’organisation de nos musées nationaux (pour se faire par exemple une idée de l’extraordinaire effervescence artistique du XIXème, il faudrait passer plusieurs journées à courir du Louvre, qui est d’abord un musée des Beaux-arts, organisé par écoles, à Orsay, qui privilégie la présentation historique et n’a guère le soucis d’établir des ponts entre des artistes qu’il isole dans des salles différentes), le public donc retient souvent de ce siècle, quelques Lire la suite…

André CHASTEL: Palladiana

On connaît ordinairement d’André Chastel les grandes fresques de vulgarisation artistique brossant d’un trait sans concession et synthétique l’histoire de l’Art italien, sa spécialité, ou celle de l’Art français, oeuvre tardive que la mort laissa inachevée. Ceux qui sont plus âgés que moi se souviennent peut-être de ses chroniques publiées dans Le Monde. Mais on passe souvent à côté de ses articles à l’objet en apparence spécialisé, mais où s’exprime vraiment la manière du grand historien de l’art. Pendant des années, André Chastel s’est intéressé à Palladio. Palladiana est le Lire la suite…

Daniel KEYES: Des fleurs pour Algernon

Imaginez que la science en soit parvenue au niveau de rêver soigner toutes les maladies, les handicaps, au point d’envisager même inventer un traitement contre le retard mental. C’est à ce programme expérimental que se prête Charlie, un simple d’esprit, de 32 ans. Les succès de la thérapie sont rapides. L’homme bientôt se développe intellectuellement. Mais les rêves de la science ne sont-ils pas toujours les mêmes depuis que l’homme existe, un effort précaire de prendre en main son destin? Et que se passerait-il si Charlie, parvenu à une intelligence Lire la suite…

Henry JAMES: Confiance

C’est un quatuor de jeunes gens, une histoire d’amour et d’amitié, un chassé-croisé entre passion, rivalité, goût de la beauté et aspiration à la fortune. Deux jeunes amis fortunés: Bernard Longueville et Gordon Wright, un peintre et un physicien. Deux jeunes filles à marier: l’une, Angela Vivian, mystérieuse et « compliquée », l’autre, Blanche, une amie de la famille, jeune femme coquette, sotte et volubile. C’est souvent comme cela que commencent les histoires. Mais quand l’auteur est Henry James, il est normal que le jeu se corse un peu et que de Lire la suite…

Juli ZEH: La Fille sans qualités

Ada est une adolescente précoce, comme l’héroïne de Nabokov à laquelle elle nous fait souvent penser. Intelligente, cultivée, volontiers agressive (elle a été renvoyée de son précédent lycée, parce qu’elle a agressé l’un de ses camarades avec un poing américain), elle partage son temps entre sa vie à la maison (où elle doit s’enfermer dans la salle de bain ou les toilettes pour lire à l’abris d’une mère envahissante) et son temps au lycée, institution privée des bords du Rhin, à Bonn, réservée aux enfants de la haute-société en difficulté Lire la suite…