Joseph Brodsky: Acqua alta
Des années durant, tous les hivers, alors que son enseignement à l’université lui laissait, entre deux semestres, quelques semaines de libre, Joseph Brodsky, le grand poète russe, réfugié aux Etats-Unis après son exclusion d’URSS, s’est rendu à Venise, une Venise froide et brumeuse, vide de ses touristes, baignée par la montée des eaux. Dans cette Venise hivernale, cette Venise liquide, de sang et d’encre, comme une métaphore de la vie, et de l’écriture, Brodsky a beaucoup travaillé, c’est-à-dire écrit, se…