Saint AUGUSTIN: Les Confessions
Mais ce livre, c’est plus que cela. Un grand texte chrétien voué à l’écoute de la parole divine, qui commence avec le récit d’une vie dispersée, éclatée et s’achève dans la rumination des premiers versets de la Genèse. Un beau texte de philosophie, qui trouve en tout cas à inventer quelque chose de nouveau sur le thème rebattu par tous les philosophes de l’Antiquité de la recherche du bonheur et de la nécessaire orientation du désir, en plus de cela un développement intéressant sur la mémoire, l’identité individuelle et des pages célèbres sur le temps. Un texte de littérature tout court, qui alterne récit de soi, prière et réflexion à fleur de vie, d’existence, et pour se faire invente une voix, certes nourrie de la lecture des orateurs antiques, Cicéron et Tertullien, mais qui sait s’élever aussi au-delà de ces illustres ancêtres, pour fonder ce ton si particulier, né du recueillement et de la découverte de l’intériorité qui fonde pour plusieurs millénaires la sensibilité occidentale.