Erskine Childers: L’Enigme des sables
Quand il reçoit, à Londres, où il s’ennuie, une lettre d’un ancienne connaissance d’université l’invitant à venir le rejoindre sur son yacht pour passer la fin de l’été à chasser les canards sauvages le long des côtes allemandes, Carruthers ne sait pas encore où l’aventure l’entraine. Car en fait de yacht, il ne s’agit que d’une modeste embarcation sans équipage où deux hommes à peine peuvent cohabiter. Et cet autre homme, l’ancien camarade, Davies, se révèle bientôt un curieux personnage, décidément peu intéressé par la chasse ou les escales à terre, et davantage par la navigation périlleuse entre eau et bancs de sables. Cependant, Davies a quelque chose à cacher, quelque chose qui a à voir avec la politique étrangère de l’Allemagne et de l’Angleterre, et que les deux amis vont tout tenter bientôt pour en découvrir le secret…
Publié en 1903 par celui qui sera l’un des principaux organisateurs du Sinn Féin, L’Enigme des sables est un très bon roman d’atmosphère, un témoignage précieux sur la navigation de plaisance autour de 1900, en même temps qu’un des premiers romans d’espionnage, dont le propos, engagé à l’époque, était de mettre en garde l’Angleterre d’une guerre possible contre l’Allemagne. Entre Baltique et mer du Nord, le récit, plein d’humour, évoque avec justesse les relations des deux hommes ou la description des paysages du Schleswig-Holstein ou de la Frise, régions d’Allemagne peu connues chez nous: îles et fjords, canaux et chenaux, ou encore ce paysage caractéristique de la wattenmeer, sables, dunes, îles et pré salés, au sortir de l’été. Un livre divertissant avec lequel on passe un bon moment.